Cela fait un petit moment que je vous ai fait partager mes impressions sur SRIII, mais maintenant que j'ai découvert le jeu dans son ensemble, voici mon verdict !
Petit rappel quand même : c'est le premier épisode de la série Saints Row auquel je joue, et pour ma part, c'est une bonne découverte ! Le crédo de ce GTA-Like : fun, divertissement, humour, action, bref tout ce qui empêche le joueur lambda de bailler devant son écran. Mais la qualité est-elle au rendez-vous ?
Pour ma part, j'ai envie de répondre oui, mais sur un point bien précis. Il y a eu un gros effort de fourni en ce qui concerne les possibilités offertes au joueur. Rien que sur le plan customisation, le jeu est très complet. On peut se forger un héros anonyme à son image... ou pas. Outre la customisation des planques et de vos partenaires, vous pouvez acheter des capacités qui permettent d'améliorer votre personnage afin d'améliorer son compte en banque, sa résistance, sa force, ses réserves de munitions, et bien d'autres choses encore. Le jeu se plie à la moindre de vos envie. Mais dans le milieu capitaliste de Steelport, rien n'est gratuit...
Votre progression ne dépend pas forcément des missions qui vous permettent de reprendre le contrôle de la ville. Le système de respect permet à votre personnage d'améliorer ses capacités et donc son efficacité. L'intérêt est que vous faite ce que vous voulez du respect obtenu. Mais améliorer son personnage se fait moyennant des dépenses, donc impossible de se forger un personnage super fort en début de partie. Par contre, au fur et à mesure de notre progression, les possibilités sont de plus en plus vaste, au point d'avoir un personnage réellement cheaté!
Comment on gagne du respect, au fait ? En réussissant les missions principales et secondaires, en faisant des cascades, en tuant des gens, en assassinant, en volant des voitures, en réussissant des défis plus ou moins débiles (genre se balader tout nu devant les passants, faire le fou sur le toit d'une voiture...). Pas mal de choses à faire, au point qu'on en oubliera presque le scénario de base. Enfin, si on peut appeler ça un scénario... votre gang a frôlé la faillite suite au coup d'état du Syndicat. La ville est alors entre les mains de luchadors, de geek-emo et de gens assez chic mais obsédés par la prostitution. Bref, les violets, comme « les verts » de San Andreas, ne vont pas se laisser faire.
Si vous aimez le spectaculaire, vous ne serez pas déçu. Quand un GTA ordinaire ne s'avère réellement excitant qu'une fois les premières missions passées, Saints Row met la gomme au point de verser dans la parodie pure. Braquage de banque qui tourne mal, évasion d'un avion puis chute libre totalement insensée, meurtres par centaine dans les quatre coins de la ville... si vous aimez les jeux poétiques, passez votre chemin ! C'est du brutal, du quatrième degré (au moins ?), très efficace dans la parodie et les clins d'œil. Tellement efficace qu'on en oublie presque une des missions majeures : reprendre le contrôle de la ville. C'est en réussissant les missions secondaires et en donnant des corrections à des groupes adverses, répartis dans les quatre coins de la ville, que vous pouvez reprendre le contrôle. Sans oublier le rachat de certaines enseignes, qui vous permet d'accroitre votre revenu honoraire, afin de ne jamais être à court de pognon.
Pour vous accompagner dans vos folles aventures, il y a des protagonistes assez sympa dans l'ensemble, mais j'aurai tout de même aimé un peu plus de charisme de la part de ces personnages. Ce n'est parce que les dialogues sont chiants ou pas drôle, c'est juste que c'est... vide. Il manque un petit truc sur le plan narratif qui fait qu'on regarde les cinématiques avec un certain intérêt. D'ailleurs, certaines scènes semblent un peu bâclées, et quelquefois c'est super expéditif. Il y a une meilleure recherche dans les GTA, du coup.
Dans le feu de l'action, les dialogues importent peu. Le scénario ne volant pas très haut, il faut donc se concentrer sur le divertissement. Il passe par un gameplay assez bien pensé, mais pas très perfectionné. Les commandes sont accessibles et les boutons ne sont pas placés n'importe où. Les phases à pied sont assez intéressantes, la visée à la troisième personne est assez efficace mais quelquefois gênante près des murs. Les armes sont assez agréables à utiliser, mais la visée est un peu délicate. Deux reproches : soit on galère à tuer quelqu'un parce que l'arme (souvent la mitraillette) a trop de recul, soit on est trop proche et le pointeur nous induit en erreur, ce qui arrive quelquefois lorsque l'on veut achever quelqu'un d'un coup de fusil à pompe. L'usage d'armes nous amène quelquefois à se blesser. Le système de santé qui se régénère est appréciable, ça ne casse pas l'ambiance dans les gunfight.
Autre grief : les problèmes de collision. Assez courant lorsque notre personnage percute une voiture, ou qu'on est bloqué dans un grillage qui vient de tomber, il faut souvent se débattre et espérer que ça ne nous cause pas du tort en pleine mission. Autrement, si on est vraiment bloqué (sous une voiture, par exemple) la console nous remet automatiquement sur pied. Très pratique !
En parlant de voitures, je n'ai pas encore parlé de la conduite des véhicules. C'est assez maniable, mais ça manque de soin. Le maniement de certaines voitures est assez étrange : certains modèles sont trop lourd et ne tournent pas assez, alors que ce sont des voitures de taille moyenne. Compréhensible qu'un camion poubelle soit lourd comme une baleine, je comprends, mais un petit pick-up... ? La gestion de la vitesse est assez particulière, elle aussi. C'est comme si notre voiture n'avait qu'une seule vitesse, le son du moteur faisant vaguement croire que le moteur tourne à un régime particulier. C'est très arcade, mais j'aurai aimé un peu plus de réalisme et un comportement moins rigide de la part des véhicules. Les véhicules aériens (sauf hélicos) et les bateaux sont eux aussi concernés, malheureusement.
Graphiquement, l'ensemble est un peu terne. On peut reprocher un léger manque de vie dans les rues de Steelport, cette ville manquant d'ailleurs un peu de personnalité. Les graphismes sont tout de même simplistes, mais l'action est cependant lisible et assez claire. En fait, le feeling est assez proche de GTA III : on ne fait pas dans le compliqué. Sauf que GTA III date de 2001, et que Saints Row voit le jour dix ans plus tard. On a le droit de pester quant à la modélisation des voitures vraiment simplistes (et au design assez laid, parfois) ou un tas d'autres bricoles. Mais peu importe, SRIII n'est ni horrible ni superbe pour nos yeux.
En terme de son, mis à part les sons du moteur et l'ambiance sonore dans la rue un peu faiblarde, il n'y a pas grand-chose à reprocher. Les musiques sont assez intéressantes (mais j'aurai aimé une ou deux radio en plus...) et les doublages sont plutôt satisfaisant. A noter la présence de certains invités comme Daniel Dae Kim et Hulk Hogan.
La durée de vie est intéressante. Il n'est pas question de torcher les missions principales une à une, le système de respect imposant d'une certaine manière de varier les activités. A un rythme relativement cool, et en remplissant moins de la moitié des missions secondaires, on peut jouer une trentaine d'heures avant de « finir » le jeu. Cependant, je doute un peu de la re-jouabilité du jeu. C'est un peu le système du « t'as vu un coup, t'as tout vu » mais ça reste assez sympa de refaire les meilleures missions. A ce propos, la dernière mission du jeu est bien pensée. En plus de passer une musique afin de rendre la situation un peu plus épique encore, ce ne sont pas moins de deux conclusions qui sont offertes au joueur. Mais j'en ai déjà trop dit, là !!!
Conclusion mitigée mais malgré tout positive. Autant Saints Row III assure en matière de fun et de divertissement, autant il dispose de certaines lacunes, principalement sur le plan de la technique. Gameplay pas très précis, graphismes un peu limite, le jeu est surtout destiné à ceux qui sont capable de supporter un humour assez fort et qui ne se prennent pas la tête avec les bugs de collisions. Le principal piège est de le comparer à GTA IV, globalement mieux réalisé, mais le système de progression, le gameplay ou tout simplement le feeling général font que les deux jeux n'ont pas grand-chose en commun. En fait, c'est plutôt aux anciens GTA qu'il faudrait comparer le jeu, et encore, Saints Row a une ambiance beaucoup trop différente. Sur le plan du divertissement, Saints Row III remplit très bien son rôle, et mieux vaut éviter de lui en demander davantage.